01 Chapitre 1
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New Romance
Erich Derdorf
Léonore Hohenstaufen, c’est l’art d’être irréprochablement incorrecte. Diplomate brillante, ironique jusqu’à la tendresse, baroque jusqu’à l’élégance, descendante d’une lignée allemande vieille de plusieurs défaites, elle déteste parler d’elle. Encore moins écrire — cela oblige à déposer l’épée, et les Hohenstaufen ne déposent rien volontiers, pas même une phrase. Elle a passé sa vie à ériger des forteresses : lignes impeccables, contrôle absolu, cœur sous scellés. Elle avance dans le monde comme on traverse un bal d’ambassade, où les apparences tiennent lieu d’armures : droite, indéchiffrable, souveraine — et farouchement imprenable. Mais à l’automne 1983, alors que l’Europe vacille entre la menace nucléaire et la diplomatie, un homme qu’elle n’attendait pas se glisse dans sa vie avec la discrétion trompeuse d’un ouragan venu du large. Adrien de Kerdrel, officier français au charme d’une désarmante simplicité, ne cherche rien, ne demande rien… et c’est précisément ce qui la désarme et désorganise tout ce qu’elle croyait tenir. Sans le savoir, et grâce à cette innocence presque héroïque, Adrien va fissurer la glace qui recouvrait le mystère Léonore Hohenstaufen. Et sous la surface, il ne trouvera pas du marbre : mais un feu ancien, indocile, trop longtemps contenu. Car sous la glace, une Allemande, c’est brûlant… Autour d’eux, le Paris de Noël 1983 — les bords de Seine, l’Opéra Garnier, le Quai d’Orsay, les cafés aux miroirs dorés — devient le théâtre d’un duel à fleurets mouchetés où joutes verbales, quiproquos, orgueils blessés, maladresses bouleversantes composent la chorégraphie d’une passion qui refuse de se nommer. Ils se vouvoient, s’affrontent, s’évitent, se cherchent. Ils ne savent pas s’ils doivent s’embrasser ou se détester — peut-être les deux. Impeccable en apparence mais profondément fissurée, Léonore découvre que la vraie bataille n’est pas diplomatique mais intérieure : accepter d’aimer, accepter d’être aimée… et renoncer au contrôle. Elle apprendra, avec panache et mauvaise foi, qu’on peut être une princesse d’acier —cabossée—… et fondre quand même. Et qu’en amour, les lignes les mieux tracées cèdent toujours devant une courbe inattendue : celle du destin.
01 Chapitre 1
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02 Chapitre 2
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03 Chapitre 3
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04 Chapitre 4
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05 Chapitre 5
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06 Chapitre 6
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07 La fin de la conférence
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08 Une promenade en bord de Seine
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