Tu évoques le trajet avec le policier mutique au passé, mais je pense qu'il faut le raconter au présent en raccrochant les wagons (ah ah !) avec la descente du train. À mon avis, tu aurais plus d'impact en terme de tension à avoir le trajet jusqu'à la voiture où Mira sent cette présence hostile et est perturbée par le fait que le maire fait comme si de rien n'était. Ça éviterait qu'avec la menace que tu as créée au chapitre précédent, on soit tout à coup "téléportés" ailleurs. // Je ne m'explique toujours pas pourquoi elle pense à cette histoire de corbeaux, mais je patiente en lisant la suite ;) // Je ne connais pas le caractère du maire, je le trouve plutôt bonne poire et gai mais je le vois mal grogner (d'autant que c'est inaudible). Peut-être qu'il peut simplement chantonner ou "hmmm hmmm" une mélodie en ramassant, et qu'il n'entend pas car dans son monde. Alternative : il devient tout à coup très froid et dur en voyant l'état de la voiture, et ça créé une tension avec un personnage qui peut "switcher" d'un coup (un peu comme le policier semble faire). // (détail : j'ai l'impression qu'il n'y a aucun souci et que le nettoyage a duré littéralement 15 secondes, du coup j'ai du mal à comprendre pourquoi le mail a peur de la réaction de sa femme — peut-être quelque chose à éclaircir ? ou trouver une autre façon de générer une soumission à son épouse ?) // Si globalement l'enchaînement des évènements se visualise très bien, il y a quelques points qui m'ont accroché, notamment au niveau des échanges. Le premier, c'est sur la réplique dont elle est fière et j'ai du mal personnellement à trouver le trait d'esprit (c'est peut-être que moi hein, donc ne te fie pas qu'à mon seul retour !). Instinctivement, j'aurais imaginé plutôt un échange de type : ["Ne vous dérangez pas pour ça [les papiers de bonbons], et puis tant que ce ne sont que des bonbons ça va, mais quand ils grandissent..." "Vous avez des enfants ? Vous n'en avez par parlé à l'entretien" "Non, c'est mon petit frère qui se gave de sucreries, au point que-" Il n'écoute déjà plus, fredonnant un air de trompette tout en ramassant à la hâte les déchets qui jonchent le siège de la voiture]. Le deuxième c'est sur la présentation du policier. Actuellement j'ai l'impression que les deux personnages sont un peu "stupides" ou "décalés" (j'ai pas d'autres mots). Je ne sais pas si c'est intentionnel ou non. Le fait que le policier se précipite sur la portière et dise un peu comme un enfant "je monte devant sinon je suis malade" me surprend. C'est peut-être volontaire de ta part, je verrai par la suite, mais en tout cas ça m'empêche de voir ces deux personnages comme des menaces pour le moment. Si tu veux garder un esprit menaçant pour le policier, tu peux faire en sorte qu'il soit déjà assis quand Mira entre dans la voiture, que le maire aborde le sujet qu'il est malade en voiture pendant le trajet, et que le policier rectifie lui-même sa profession. Le troisième point c'est sur les corbeaux. Ça me parait toujours bizarre qu'elle soit focalisée là-dessus. Éventuellement, une approche plus détachée *mais* qui révèle un souci. Je pense par exemple à : [Au passage de la voiture près d'un arbre mort, Mira remarque un corbeau dans l'arbre. Elle repense à l'article du journal, et tente de détendre l'atmosphère. "Ah mais vous avez encore des corbeaux vivants, ça me rassure !" dit-elle en plaisantant. Le maire jette un œil agacé à l'inspecteur. "Ne me dites pas que vous avez lu ce torchon écrit par Jonathan Rhys ..."]. De cette manière, tout à coup une information qui était jusqu'ici anodine pour Mira devient intrigante : pourquoi le maire est sur la défensive comme ça ? // (détail : On a l'explication pour les journaux, même si ça reste étrange de réussir à acheter des journaux qui ne datent pas du jour.) // À ce stade, à l'arrivée dans le village, j'aurais limite aimé une belle description du lieu, comme lorsqu'un personnage dans un film arrive dans un endroit qu'il ne connaissait pas et le découvre avec des yeux nouveaux. Auquel cas, peut-être que l'aspect bucolique et joli de ce village pourrait trancher avec le manoir, et que le trajet entre le centre-ville rose et le manoir obscur soit l'occasion de la création d'une atmosphère de plus en plus glauque (et auquel cas parler des corbeaux à ce moment-là). Ça serait un chapitre presque à part entière, qui permet d'immerger ton personnage principal d'un moment innocent (train, bonbons, place fleurie, maire gentil...) vers une bascule intrigante (manoir, corbeaux, maire et flic qui cachent quelque chose...). Je passe à la suite !