Tout le monde s’extasiait. Les sacs flambant neufs, les stylos jamais utilisés, les sourires forcés entre 《anciens potes》 qui ne s’étaient pas parlé de tout l’été. Moi, ça m’écœurait déjà. La rentrée, je la déteste. Je m’étais juré de rester invisible : trouver une table au fond, sortir mon cahier, attendre que ça passe. Sauf que quelqu’un a claqué son sac sur ma table, s’est assis en face de moi et a lancé d’un ton sec : — Bouge pas. Je me cache de mon ex. J’ai levé les yeux. Elle était essoufflée, les cheveux encore humides — de pluie ? de douche ? Mystère. Mais son regard, lui, n’avait rien de brouillé. C’était un ordre. Et merde. Voilà comment, à 9h du matin, je suis passé d’étudiant fantôme à alibi humain