Effectivement, joliment dit ! Je nuancerais juste le dernier point. Il part du constat individualiste (une version sauvage et universelle de "personne n'est irremplaçable") mais il n'est pas tout à fait exact car si une espèce entière disparaît l'écosystème se détraque, soit pour se rééquilibrer péniblement d'une nouvelle manière, soit jusqu'à s'autodétruire parfois. Je ne sais pas dans quelle mesure c'est vrai, mes connaissances sont limitées, mais j'ai souvent entendu dire que sans les abeilles la plupart des espèces végétales et animales disparaîtraient. Donc aucune vie n'est indispensable MAIS des ensembles de vies sont nécessaires pour que la nature reste la nature.

Absolument. L'idée est que les animaux sont remplaçables en tant qu'individus mais irremplaçables en tant qu'espèces. Chaque vie de tigre est précieuse parce que leur espèce est trop menacée pour pouvoir se permettre d'en perdre un seul, et les vies des bœufs musqués sont précieuses à Oak parce qu'elle a développé un lien affectif avec ces individus... mais tuer des Russes anonymes ne lui fait ni chaud ni froid, tout comme elle ne considère pas immoral de tuer des animaux pour s'en nourrir. On pourrait caricaturer en disant que pour un vegan, chaque vie est sacrée, tandis que pour Oak, aucune ne l'est dans l'absolu, mais ce serait faux car c'est bien plus complexe dans les deux cas : Oak est prête à risquer sa propre vie pour celle d'animaux qu'elle aime, et même les vegans écrasent les moustiques ;)

Je te laisse découvrir, tout ça va se mettre gentiment en place, les lettres, la mort, le passé, le présent.

Appliquée au animaux, on trouve ça logique, mais appliqué aux humains, ça devient terriblement immoral et cruel.