Le suspense reste entier sur ce gibier. Ce personnage féminin est singulièr par rapport à d habitude. Elle est très cynique, cela dit l'être humain la dégoute.

Si j'avais écrit un homme, je l'aurais écrit exactement pareil, c'est peut-être ce qui en fait une femme inhabituelle ? Son genre n'a aucune importance dans le récit... quoique, si, un peu quand même, parce que ça explique qu'elle ait eu à ce point la niaque pour devenir la meilleure du monde, parce que la chasse est un milieu d'hommes, et on a dû lui barrer la route des tas de fois, ce qui fait qu'elle a dû redoubler d'efforts.

Waaaaaah ma tête va exploser XD cette chasseuse (est-ce une idée ou on ne connaît toujours pas son nom ?) je m'attendais à ce qu'elle soit le contrepoint du capitalisme si vivement critiqué dans le prologue mais en fait pas du tout... même la chasse est présentée comme un acte de consommation ici, éphémère... presque une drogue. J'aurais pensé que cet attrait pour la chasse donnerait un sens à sa vie mais même pas. ça pose question tout ça aaaaaaah bon je pense que je vais lire et te faire un retour après

J'écris une dystopie, pas une utopie : je ne propose aucun contrepoint au capitalisme. (et oui j'assume que ce soit très déprimant et que plein de gens vont avoir zéro envie de lire ça)

C'est bien dommage, parce que quelques détails suffiraient à changer la donne et plus les gens lisent ce genre de chose plus l'idée germe dans leur esprit et on en a bien besoin !

Oui, mais aurait été l'inverse de ce que je voulais écrire. A la base, mon genre de prédilection, c'est le post-apo, et dans les histoires précédentes, je mets en scène un effondrement total de la société, et des survivants qui doivent tout reprendre de zéro, et mon propos dans ce cadre narratif, est bien plus positif, mes survivants reconstruisent des systèmes qu'on peut qualifier d'utopie socialiste. Mais là, non, je voulais absolument rien écrire de révolutionnaire. Le combat contre le capitalisme est perdu, ici, il a d'une certaine façon "gagné". Les dégâts ne sont pas réversibles. Mes personnages ne portent aucun propos militant, et ils ne sauveront pas le monde, c'est à peine s'ils vont réussir à sauver des morceaux d'eux-mêmes. Le personnage qui illustre ça le mieux est Angad. Lui, il a été militant politique (d'extrême gauche), il a essayé de faire bouger les choses, de "sauver" son pays, de contrer un système injuste... et il s'est fait démolir en retour. Il reste militant à sa façon, un petit militant local (qui milite pour la panthère des neiges) et du quotidien (qui applique ses principes politiques et moraux à son entourage), mais les grandes révolutions, il n'y croit plus.

Je ne crois pas non plus aux grandes révolutions, à vrai dire, juste à beaucoup de petites.

Et bien, en matière de petites révolution, Oak et Angad auront sauvé de l'extinction chacun une espèce animale, ce qui n'est pas rien :)

ça me dépasse, elle est en quête de sens... j'aurais cru qu'elle trouverait ce sens dans la chasse... mais elle ne chasse que pour les autres, pas pour elle-même ?

Elle chasse pour elle-même, oui, chez elle, ça fait partie de ses petits plaisirs (avec le flipper, la clope, ou lire, je n'ai pas précisé mais c'est une avide lectrice, enfin en fait, elle ne lit pas, elle écoute des livres audio), elle fait ça tous les jours, sortir dans les bois, chercher des animaux, les pister, se mettre à l'affût... d'ailleurs le plus souvent elle ne les tue même pas, parce que si elle tuait à la mesure de sa passion pour la traque, elle aurait beaucoup trop de viande pour elle toute seule. Mais son problème est double : elle a trop chassé, elle a fini par se lasser. Elle voulait toujours se renouveler : apprendre des techniques nouvelles, chasser des animaux nouveaux. C'est pour ça qu'elle a fait le tour du monde. Mais elle vient d'un milieu de prolo, elle n'avait pas l'argent pour faire de sa passion un loisir (si elle avait eu les moyens, elle aurait tout simplement enchaîné les voyages où elle aurait chassé juste pour elle-même), donc elle a fait de sa passion un revenu, et a chassé pour les autres (et le vrai salaire pour elle, c'était la chasse)... ce faisant, elle a clairement vendu son âme, fait des compromis moraux dommageables, chassé pour des enfoirés... au fil du temps, le poids s'est accumulé, elle a engrangé de l'amertume, de la haine pour l'humanité, et cette impression d'être elle-même un clown dans un cirque pas drôle du tout. D'où la perte de sens, et la dépression de voir que sa raison de vivre a fini par la dégoûter même de la chasse.