Il y a un truc que j’aime particulièrement chez Alienore, c’est son caractère. Elle sait qu’elle est privilégiée, de part sa famille, son statue social, ses études et j’aime le fait qu’elle l’assume et qu’elle essaye justement d’utiliser ça pour aider les autres parce que pour le coup, c’est assez rare !
liaflandey
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Il y a 9 jours
Six est donc plus chanceuse. Mais elle soutient son amie et ça la rend précieuse.
Elle me fait penser à ma bestie 😍
Ce chapitre est très bien construit et nous donne un aperçu du futur décor.
Roumet Sébastien
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Il y a 11 jours
Le cinquième chapitre poursuit, avec une minutie presque entomologique, l’exploration du passage de l’intention à l’action, et il le fait avec une élégance discrète qui mérite d’être soulignée. Là où les chapitres précédents offraient l’étincelle — la secousse initiale, la révélation, puis la décision — celui-ci se consacre à la combustion lente mais déterminée qui suit : celle de la préparation, de la logistique, de l’anticipation fébrile qui transforme une héroïne encore vacillante en une administratrice en devenir.
Ce qui frappe d’abord, c’est la manière dont l’autrice parvient à rendre palpable le vertige d’Aliénor. L’évocation du GPMM comme « une ville dans la ville » transcende la simple description pour devenir métaphore structurante : ce géant tentaculaire auquel elle se prépare à se mesurer apparaît comme une entité quasi mythologique. Le lecteur ressent, presque malgré lui, la disproportion entre la jeune femme et la masse colossale qu’elle s’apprête à devoir dompter — et, simultanément, la calme obstination avec laquelle elle refuse de s’en laisser intimider.
La figure de Six, dans ce chapitre, prend une place quasi salvatrice. À la manière d’un chœur antique doté d’un humour ravageur, elle s’active, s’agite, organise, débusque, compare, s’enthousiasme ; elle agit comme une force centripète empêchant l’héroïne de se dissoudre totalement dans les listes de priorités et la rigueur glacée des responsabilités. L’appartement — ce « havre » moderne sélectionné avec un zèle presque sacerdotal — devient, sous sa houlette, un premier ancrage, une forme de nid artificiel que la vie n’a jamais offert à Aliénor. La symbolique n’en est que plus fine : alors que les parents brillent, comme toujours, par une absence presque institutionnelle, l’amitié véritable se montre, elle, d’une constance admirable.
Ce chapitre excelle également dans l’art de tisser la tension sous une apparente légèreté. Les préparatifs du départ, les billets de train, les annonces immobilières : autant d’éléments qui, chez un auteur moins habile, se réduiraient à de simples transitions, mais qui, ici, deviennent les strates successives d’une transformation intérieure. On perçoit dans le rythme même du texte une accélération subtile, comme si Aliénor, en se dirigeant vers Marseille, quittait définitivement le territoire de l’enfance résignée pour entrer dans celui de l’adulte volontaire.
Enfin, le voyage en train, grâce aux interventions incessantes et fantasques de Six, opère comme un interlude doux-amer, une respiration suspendue avant la plongée. L’humour léger, les projets de visites, les évocations touristiques contrastent avec la gravité du défi, révélant par contraste l’ampleur de celui-ci. L’héroïne, dans sa lucidité, sait que son avenir marseillais ne ressemblera en rien à ces échappées pittoresques — et pourtant, elle accepte, presque avec tendresse, que cette bulle protectrice existe encore quelques heures.
En somme, ce chapitre 5 s’impose comme un rite de passage délicatement construit. Loin de la simple transition narrative, il constitue un sas psychologique, une zone de transmutation où Aliénor, sans bruit, se prépare à devenir la femme que les circonstances exigent — et que, peut-être, elle aspirait secrètement à être.
4 commentaires
Elina_kever
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Il y a 11 heures
liaflandey
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Il y a 9 jours
Roumet Sébastien
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Il y a 11 jours