Alors ton texte a quelque chose de vraiment chouette. Tu réussis à mélanger la dureté de la situation avec des petites touches de poésie, et ça marche bien. Les personnages commencent à prendre forme petit à petit : Ça donne de la vie et ça évite que ça soit juste une ambiance lourde et triste. Un autre truc que j’aime, c’est la façon dont tu glisses plein de détails. Tout ça rend la scène beaucoup plus vivante, on s’y croirait. Et puis, tu ajoutes une petite touche de magie, très légère, avec la chouette ou le chêne. Ça donne envie de savoir la suite. (1)

Par contre, il y a quelques petits points qui cassent un peu le rythme. Tu as tendance à répéter plusieurs choses : par exemple « je ne dois pas pleurer » ou « je me sens en sécurité ». Elles sont importantes, mais si elles reviennent trop souvent, elles perdent de leur force. Tu pourrais les dire autrement, ou les effacer. Autre chose : tu écris de très beaux passages très intimes, comme quand Antonia est dans son lit. Là, on est dans son émotion, on la sent vraiment. Mais juste après, tu passes à des passages beaucoup plus pratiques, factuels… Du coup, on perd un peu le fil émotionnel. C'est assez brutal ^^(2)

Il y a aussi la question de la voix de l’enfant. Parfois on sent qu’Antonia parle et pense comme une adulte. Des phrases comme « une bouffée de tristesse remonte le long de mon corps » ou « un sentiment intense de sécurité » sont jolies, mais elles ne collent pas trop à une gamine de 9 ans. Elle aurait sans doute des mots plus simples, plus instinctifs : « je sens les larmes venir », « là je me sens bien », ou même juste « là je me sens protégée ». Enfin, la fin. Le passage où tu bascules d’un coup de la première journée avec Jon à « les années filèrent ». ça va un peu trop vite, on a l’impression de sauter un pan entier d’histoire. :) (3)