{"ops":[{"insert":"<<-Vous êtes magnifique mademoiselle Gray, Wes serait fière de vous.>>\n\nJ'ai épousseté une dernière fois ma robe noir avant de me tourner vers Samira qui me contemplait depuis la bas de la porte. Elle portait elle aussi une robe noir très sobre, comme la mienne, j'ai tenté de lui sourire, vraiment, mais je n'y suis pas arrivée. La mort de Wes m'atteignait bien trop, n'arrivant pas à soutenir son regard, je me suis de nouveau tournée vers mon miroir, là où était accroché un cliché de Wes qui m'adressait un doigt d'honneur.\n\nCela faisait maintenant près d'une semaine que je n'avais pas fermé l’œil, de peur de revivre sans cesse la mort de mon meilleur et unique ami. Durant cette affreuse semaine, j'avais passé mon temps à ressortir de vieille photo de nous deux et de les accrochés un peu partout dans la maison, c'était plus fort que moi, j'avais besoin de voir son visage souriant. C'était tellement bizarre de me dire que plus jamais il ne m'insulterait, que plus jamais j'allais voir sa sale gueule, que je ne sentirais plus jamais sa chaleur m'envelopper quand il me prendrait dans ses bras pour me rassurer...Wes n'était plus là et son absence se faisait ressentir au quotidien, et tout ça par ma faute.\n\nDes agents de polices sont venus à la maison récemment pour ouvrir une enquête, et ils sont venus à la conclusions que la personne qui était visée n'était autre que moi et que Wes n'avait été-je cite- qu'un \"dommage collatéral regrettable\".\n\n<<-Il faut y aller mademoiselle Gray, on vous attend.>>\n\nJ'ai hoché simplement la tête, les lèvres pincées puis j'ai suivis sagement Samira à travers les escalier jusqu'à arriver au jardin qu'il était bourré de gens.\n\nWes ne croyait pas en l'amour et encore moins à dieu, c'était pour cela que ses funérailles se déroulaient ici, parmi nous étant donné que nous étions sa seule famille puisque monsieur n'avait pas voulu de femme ni de descendance. C'était triste de se dire qu'il n'avait jamais trouvé son âme sœur et qu'il finissait ses jours seul dans son cercueil. Il n'avait ni famille ni attache, un vrai loup solitaire.Mon loup solitaire. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'il était mort alors qu'il y avait moins de d'une semaine, j'étais dans ses bras en sécurité.\n\nJ'ai serré les poings, le cœur battant la chamade dans ma pauvre poitrine meurtrie. Si les enquêteurs arrivaient à mettre la main sur le fils de pute qui avait tué Wes, j'allais lui niquer sa race. Non seulement ce mec avait tué Wes mais en plus de cela, c'était moi qu'il visait? J'avais presque envie de rire tellement ce petit merdeux me décevait. Sa aurait du être moi, Wes n'avait rien demandé lui. Même pas foutu de viser correctement, si il croyait que j'allais avoir peur de lui...Si seulement ce jour là j'avais eu un flingue entre les mains...Dieu seul sait ce que j'aurais pu faire subir à ce merdeux!\n\nParmi la foule compact de journaliste qui s'amusait à fusiller les lieux avec leur appareil photo, j'ai vu mon paternel qui se dirigeait vers moi tout en envoyant des journalistes paître. Mon père s'est approché de moi de sa démarche féline en affichant un air impassible, j'avais beau savoir que mon père pouvait être aussi froid qu'un glacier en public, je savais qu'il était aussi peiné que moi de la mort de Wes, eux qui se considéraient comme des frères.\n\nMon géniteur s'est planté devant moi, me détaillant de haut en bas avec minutie, puis sans prévenir, il a ouvert grand ses bras et m'a serré contre lui. J'ai aussitôt fondu en larme dans ses bras forts et viriles. Il était le seul à pouvoir comprendre ma peine et à me réconforter en ces temps difficiles. J'avais beau me conduire comme une garce avec Wes, je l'avais toujours aimé et il le savait.Et maintenait qu'il n'était plus là...ça me faisait chier, clairement.\n\n<<-Chut ma chérie...Tout va bien...On va coincer ce p'tit merdeux, je te le jure.>>\n\nJ'ai hoché la tête sans pouvoir parler, bien trop secouée par les nombreux sanglots qui me traversaient. Moi qui détestait chialer, je me retrouvais en train de pleurer comme une madeleine.\n\nJ'ai serré mon père de toutes mes forces en tentant désespérément de calmer le torrent de larmes qui glissaient le long de mes joues mais cela s'avérait mission impossible. A croire que même dans la mort, ce putain de Wes arrivait à me faire chier...Ce mec était incroyable.\n\nJ'aurais pu rester longtemps dans les bras de mon père à y trouver du réconfort mais les journalistes qui nous mitraillaient de leur flashes incessant on eut raison de nous.\n\n<<-Tu peux retourner dans ta chambre si tu veux...>>\n\nJ'ai séché mes larmes d'un revers du bras avant de planter mon regard dans celui de mon paternel qui me regardait avec tendresse.\n\n<<-Non, je vais être là jusqu'au bout. Il a quand même donné sa vie pour moi, c'est le moins que je puisse faire.>>\n\nMon père a hoché simplement la tête puis a laissé sa main se glisser dans mon dos afin de me conduire vers nos places qui se trouvaient au premier rang. Je me suis laissée tomber sur ma chaise comme une baleine, faisant craquer douloureusement mon siège sous mon poids. Mon demi-frère se trouvait à ma droite et ma mère à ma gauche, je les ai ignoré du mieux que j'ai pu jusqu'à ce que j'ai sentis la main de ma mère se poser sur mon genou dans un geste qui se voulait réconfortant. Je me suis aussitôt crispée de dégoût mais je ne l'ai pas repoussé, Wes n'aurait pas voulu que je la remballe comme j'en avais l'habitude.\n\nJ'espère que t'es content de toi de là où t'es abruti! Qu'est-ce que je ferais pas pour ce con...\n\nEn voyant que je ne la repoussait pas, ma mère a resserré sa prise sur moi en me lançant quelque coup d’œil insistant empli d'amour qui me donnait envie de vomir toutes mes tripes. Elle me faisait pitié à vouloir à tout prix que j'accepte de tourner la page après ce qu'elle avait fait, je savais que mon père, qui était le principal concerné, avait tourné la page et avait choisi de se reconstruire avec Samira mais moi, j'étais toujours autant en colère contre elle. Si elle pouvait disparaître de la surface de la Terre, ça me ferait de belle jambe.\n\nUn raclement de gorge provenant de l'estrade m'a obligé à lever la tête, mon père venait de monter près du cercueil de Wes. Derrière mon père avait été installé un drap blanc qui faisait office d'écran sur lequel on projetait la photo de mon Wessy. Je savais que j'allais m'effondrer en écoutant le discours de mon père qui allait joué les gros durs pour ne pas perdre la face devant les caméras qui étaient braquées sur lui et qui guettaient le moindre de ses paroles pour les retransmettre en direct dans tous les états des États-Unis.\n\n\n"}]}

Chapitre 2 #1