New Romance

Mary Pailliez

New Romance Mary Pailliez Une si jolie romance de Noël

Une si jolie romance de Noël

L’amour existe-t-il vraiment ? Je n’y croyais pas. Pas pour tout le monde, en tout cas. Certainement pas pour quelqu’un comme moi, avec mes dettes qui s’accumulaient, mes journées qui s’éternisaient sans fin, et mes nuits trop courtes, étouffées par des insomnies et des doutes. Et pourtant, c’est arrivé. C’était un soir de décembre, glacé et scintillant. La ville brillait d’un éclat presque irréel, enveloppée dans ses lumières festives et ses promesses de lendemains enchantés. Les vitrines débordaient de guirlandes dorées, de jouets enrubannés et de faux idéaux empaquetés pour la saison. Mais moi, je ne voyais rien de tout cela. Ce que je ressentais, c’était uniquement le poids de mes propres chaînes : une to-do list interminable qui écrasait mes épaules et cette impression dévorante que la vie me glissait entre les doigts. J’avais besoin d’un moment pour respirer, juste une seconde. Alors, j’étais entrée dans un café, cherchant la chaleur et un peu de répit. Mais à peine avais-je récupéré ma tasse fumante que j’étais ressortie, le cœur déjà ailleurs, prise dans la spirale de mes obligations. Et c’est là que c’est arrivé. Je ne l’ai pas vu. Ou plutôt, je ne l’ai vu qu’au moment où nous nous sommes percutés de plein fouet. Moi, emportée par ma précipitation et mes pensées, lui, absorbé dans un monde que je ne pouvais deviner. Une tasse de chocolat chaud s’est envolée entre nous, dessinant un arc brun dans l’air glacé, avant de s’écraser sur son manteau impeccable. C’était un manteau d’un bleu marine parfait. Élégant, ajusté, probablement hors de prix. La tâche de chocolat chaud, quant à elle, s’y étalait comme une offense criante. « Oh mon Dieu, pardon ! » ai-je balbutié, mon visage brûlant de honte. Je ne savais pas où me mettre. Tout en moi criait de disparaître, de fondre dans la foule ou de m’enfuir à toute vitesse avant que la situation ne devienne encore plus embarrassante. Mais il a ri. Pas un petit rire gêné, ni un sourire crispé comme ceux qu’on force par politesse. Non, un vrai rire. Un éclat pur, clair et léger, qui a fendu l’air froid et mordant comme un rayon de soleil inattendu. « Pas grave », a-t-il dit en essuyant son manteau avec un geste distrait. Puis, contre toute attente, il a levé les yeux vers moi, un sourire chaleureux éclairant son visage.