{"ops":[{"insert":" << Pourquoi tu ne veux pas me dire pourquoi la Régente m'appelle ?\n - Pour la troisième fois depuis que tu me poses cette sale question en une heure, j'en ne sais pas plus, Maugréa Törbjon en grimaçant, Termine tes bagages par pitié>>. \n Veil retroussa ses lèvres tant l'agacement lui montait à la tête, mais il fallait se garder ses commentaires pour elle. Après plus de cent ans à ses cotés, la jeune femme savait où se situait les limites de son mentor, son propre dos s'en souvenait si cela lui échappait de l'esprit. \n Le vieil homme sortit hors de la maison, laissant sa pupille seule. La jeune Elfe Noire claqua la langue avant de retourner dans sa chambre. Un ancien placard assez grand pour qu'un matelas de pailles repose contre une large pierre entre un placard de sa taille lui aussi en bois. Le plafond était si bas qu'elle devait se pencher en avant pour ne pas se cogner, même pour la moyenne des Elfes Noires, Veil était trés grande. Elle atteignait les deux mêtres soixantes-quinzes, alors que généralement, les Enebros faisaient deux mêtres cinquantes. Sans parler de son corps musculueux. \n Elle prit un sac en bandoulière et observa ce qu'elle pouvait emporter, sans savoir ce qui était le plus utile, autre que les armes accrochées à ses hanches. Sur les murs, des tapisseries avaient été accrochées et un sourire la quitta. Elles étaient de toutes sortes, et aux motifs multiples. Durant son temps ici, tisser s'était révélé être une seconde nature chez elle. Plusieurs fois son maître avait ris en la voyant se tordre dans cette pièce en faisant quelque chose de délicat alors qu'elle pouvait briser une pierre et résister au plus mordant des froids. Elle prit son travail en cours, et prit quelques affaires de rechanges, ainsi que des protections périodiques. Un journal pour y mettre ses pensées, et enfin le pendentif de sa mère. \n Un médaillon d'or pur avec un cadran où il était gravé \"Veil, à jamais mon étoile\". Elle colla le bijoux contre sa poitrine, ne pouvant plus verser de larmes. Son corps avait été vidé, des centaines de fois, la jeune femme s'était volontairement brisée pour ne plus craquer, ses ennemis ne devaient jamais la voir à genoux. Et pourtant, la douleur ne partait jamais.\n Veil. Il s'agissait de son nom d'enfant. Dans la tradition Elfique, lorsqu'on était béni par la naissance d'un bébé, on lui donnait un nom qu'il aura jusqu'à ses trentes-ans, pour le gracier de son nom adulte, celui qu'il portera toute sa vie. Et Veil en avait été privé. Quand le prince d'Aion lui a arraché ses parents, il l'avait condamné à errer sans son véritable nom. Ce n'était pas juste des lettres, il s'agissait d'une identité. Le nom adulte que sa mère voulait lui donner représentation qui elle était, l'avenir que ses parents avaient apperçu à sa naissance, ses origines, qu'elle appartenait bel et bien au peuple des Elfes Noires. Mais c'était finis. Jamais elle ne saura tout cela. Si la jeune femme méritait de se tenir parmi son peuple. \n <>\n Que ses parents reposent dans les bras de leur Créatrice, Askafroa. \n Il n'y avait rien qu'elle pouvait emporter de plus, ses insctints d'assassins refirent surface ; il fallait voyager léger. Quittant sa chambre, Veil accorda une attention aux nombreuses armes présent dans la maison. Veil Svarlafar, sous les ordres de ses parents, avait été confiée à Törbjon dés ses quatorzes ans pour qu'elle puisse bénéficier d'un entrainement de qualité jusqu'à sa maturité. Son mentor n'était pas n'importe quel Elfe Blanc qui a trahis la couronne d'or, mais le plus grand assassin d'Aion. On le surnommait \"Le Marche Lumière\" selon ses dires, sa magie se concentrait pour le rendre invisible dans le royaume étincelant, il devenait les rayons du soleil. \n Veil ne savait pas pourquoi il avait décidé de se rallier aux Elfes Noires, juste que lui et ses parents étaient trés proches. Pour pouvoir vivre ici, il avait du se taillader ses oreilles et s'arracher les ailes pour qu'aucun ne le reconnaisse, ni que les défunts souverains ne doutent de sa loyauté. Voilà pourquoi il camouflait ses blessures en toutes circonstances.\n <>. \n La voix et les yeux s'affutaient comme l'acier, et Veil savait qu'il était plus que sérieux à propos de cela. \n << Bon, allons-y>>\n\n Le voyage fut plus court qu'elle ne le pensa. \n Ils avaient voler jusqu'au bout de la Toundra, la côte la plus au sud. L'océan Risgärgd se cognait contre les falaises de glace, si on tombait, la mort nous tendait les bras. L'eau était sombre, les lueurs de la lune et des étoiles s'y reflétaient. Jamais Veil ne se lassait de ce spetacle. Si on lui en donnait la possibilité, c'est ici qu'elle aimerait mourir. \n Ils se posèrent devant un immense cercle de chrysanthèmes bleus. Il s'agissait d'un cercle de fées. Les créatures magiques existaient, mais, certains avaient disparus à cause du changement climatique quand la Source avait été retiré de son Pillier. Les fées avaient la capacité de créer des points de téléportations. Le fonctionnement était on ne peut plus simple, il y avait qu'un chemin. Un point A et un point B. Aux Elfes de connaître quel cercle menait à tel endroit. \n Utiliser les aigles pour survoler l'océan n'était pas une option, des tempêtes y faisait rages, et la capitale se situait bien trop loin pour les pauvres volatiles. Veil et son mentor prirent leurs bagages et donnèrent aux bêtes des graines, avant d'enlever leurs équipements. La jeune femme regarda avec une certaine incompréhension Törbjon remettre en liberté ses volatiles. Il avait payé cher pour les avoir... Cet appel à la capitale devenait de moins en moins normale. Le vieil homme se tourna vers elle. \n <>. \n Son mentor la laissa passer. Cela puait encore plus. A peine eut-elle mis le pied dans le cercle qu'un tourbillon d'ombres l'entoura et son équilibre fut perturbé. Peu importe à quel point elle avait déjà fait ça, son estomac s'en retrouvait toujours perturbé et secoué dans tous les sens. Un peu comme si on l'avait mis dans un sac. \n La sensation dura quelques minutes, dù à la distance qu'elle devait parcourir. Les ombres se dispersèrent progressivement, en même temps que ses sens redevenaient normaux. A genoux et les mains sur le sol, la première chose qu'elle vit fut une robe émeraude brodée. En relevant la tête, une couronne de feux. La Régente souriait de toute ses dents. \n << Bon retour à la maison, votre Altesse. \n - C'est bon de vous revoir, ma tante>>. \n"}]}

3 - Veil