Mya Brumeval, jeune femme de trente et un ans, se réveille après deux années passées dans le coma. A son retour parmi les vivants, tout a disparu : sa mémoire est devenue un champ de ruines où tout lui semble inconnu. Elle ne se souvient ni de sa famille, ni de ses amis, ni de son métier, ni même de ses amours. Mais le pire reste à venir. Les sons qui l’entourent lui parviennent comme des murmures lointains, étouffés, appartenant à un autre espace temps. Elle tente de se raccrocher aux visages perchés sur elle, mais aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres. Le choc survenu deux ans plus tôt, celui qui l’a plongée dans le silence et l’oubli, lui a volé une partie de son audition…et l'a enfermée dans un profond mutisme. Léo Vallier, infirmier à l'hôpital et spécialisé en langue des signes, est celui qu’on appelle quand les mots ne suffisent plus. Trentenaire bienveillant et attentionné, il a ce regard clair qui semble voir au-delà des apparences. Ses gestes sont mesurés, ses mots réfléchis, ses silences sont des poèmes à déchiffrer, et sa voix, lorsqu’il parle, est douce comme une caresse oubliée. Il n’est pas de ce genre à forcer les barrières irriguées de ces patients : il leur effleure, les comprend, les soutient, puis les contourne avec patience. Assigné à accompagner Mya dans sa rééducation, il prend place à ses côtés et devient plus qu’un soignant. Jour après jour, il lui enseigne cette langue silencieuse où chaque mouvement devient une parole, chaque regard, une phrase. Avec lui, elle réapprend à communiquer, écouter, mais aussi à ressentir. Il devient un repère, un lien essentiel… une présence qui ne fuit pas devant le vide de sa mémoire. Il deviendra la voix qu’elle a perdue, et peut-être, la lumière dans les murmures sombres qui la hantent la nuit.