Coucou, je me suis permis d'analyser ce chapitre aussi, ça permet de voir un peu l'évolution par rapport au premier chapitre. Déjà, je le trouve plus vivant, plus ancré émotionnellement. Mais, comme je suis chipoteur, tu dois déjà le savoir, je vais encore chipoter. Par contre, avant ça, je vais décortiquer brique à brique ton chapitre. La première chose que j'ai noté est la notion de frontière. Elle me semble être omniprésente dans le chapitre. "Une sorcière se trouvait dans ma meute." ou encore "Tu as bien fermé la porte à clé ?" et même "Nous nous dirigeâmes vers ma chambre, là où était enfermée Éloïse." => tout est question d'espace clos, d'enfermement. Alors, un mot symbolique en pivot narratif c'est très bien, mais il était parfois un peu trop marqué. Rien de grave, j'y reviendrai quand je parlerais de narration. Avant cela, je vais dézoomer dans structure pour parler de la "question" scénaristique. En gros : qu'est-ce que moi, lecteur, j'ai compris qu'il se passait dans le chapitre. Pour moi, cette question est : "Que faire d’une étrangère qui viole les lois de la meute et trouble l’Alpha ?" C'est classique en terme de trope, mais cohérent avec l'univers. Mais je dois dire que cette question accompagne très bien l'idée de frontière. exemple : "Je ne savais toujours pas comment est-ce que j’allais m’occuper de cette fille.", "Elle aurait pu m’attaquer !" => le pivot est très efficace en tout cas. Ça va me permettre de comprendre l'intention qui ressort du chapitre : un interlude charnière. Déjà, tu changes de focale narrative, on suit donc Soren (je suis une bille en prénom, désolé si je l'écorche), et puis dans le déroulement du chapitre, c'est assez clair. L'exposition avec un monologue pour montrer le ridicule de la situation, puis la tension avec la réunion entre la soeur et le bêta, le climax avec l'hypothèse de l'âme soeur et l'ouverture (parce qu'ici tu ne fermes pas) : la marche vers la chambre d'Eloïse. Bref, c'est une structure efficace, RAS ici. L'exécution (donc les règles de narration), là, c'est plus délicat. C'est plus réussi que les précédents chapitres à mon sens. Déjà, la cohérence de pdv est impeccable. Sa voix est idenfiable. Par contre, la mise en scène est très statique. Même lorsque tu emploies le showing, on ne ressent pas toujours les émotions du personnage (ex : "Je soupirai intérieurement en me dirigeant vers mon bureau.). Tu me diras que ça pourrait être volontaire dans mon exemple, mais cela reste trop fréquent pour que ce soit toujours le cas. Je pense qu'il vaut mieux montrer sa nonchalance et son stoïcisme par une émotion contenue. Comme tu emploies beaucoup de telling, ça aurait justement un bon choix de l'employer en ce sens (je pense, je n'ai pas la science infuse non plus. Et puis, j'interprète peut-être mal tes intentions narratives). En parlant de telling : il y en a, pour moi, encore trop. Entre les lois de la meute, Valko trop bavard (sans oublier la distance émotionnelle de Soren), ça fait un tout très explicatif, ou en tout cas, ralentit pas mal le rythme déjà lent de la scène (vu qu'on est sur une transition). Or, ici, le surplus de lenteur aurait pu être mis à profit pour montrer Soren trop stoïque ou cynique par exemple. Mais, après tout, je n'ai pas à juger de ça non plus, ce n'est qu'un avis subjectif et donc à prendre avec des pincettes ^^. En parlant de rythme par contre, il y a quelque "transition téléportée" => "Je contactai ma sœur [...] ils arrivèrent rapidement" => alors, ce n'est pas fautif, mais ça donne un côté cinématographique de scène d'action ; or, là, il n'y pas d'action à proprement parler. Il y a aussi une digression sur la mysoginie, perso j'applaudis l'intention, par contre ça aurait tellement plus impactant de mettre une scène dans le roman vraiment mysogine. Un autre truc qui m'a fait un peu tiquer c'est le foreshadowing sur leur relation. Même si elle est évidente, l'appuyer directement dans le texte, personnellement, ça m'a fait sortir sur le moment de la lecture. C'est cette phrase là : "La sorcière… Eloïse… pourrait être ton âme-sœur…" En tout cas, c'était, je pense, une très bonne idée de faire ce chapitre sans Eloïse, mais qu'elle reste malgré tout le moteur du chapitre. Par contre, ça a un peu excentré Soren. Les autres personnages sont bien réalisés et vivant. Ils sont encore "archétypaux", mais ça évite le trop d'exposition. J'espère que par la suite ils auront davantage de corps, de tic, de présence. Mais, pour une première apparition, c'était bon. Ce qui renforce donc la cohérence de ton univers qui est pour l'instant bien respecté. Donc, l'ossature est très solide, il m'a juste un peu manqué d'ancrage émotionnel, plus de vie, plus de sensation pour que j'en sorte avec un grand sourire. Mais, j'en suis sorti sans râler, ce qui est déjà bien (parce que pour râler, je ne suis pas le dernier xD).