Coté plume, on sent que tu maitrise ton domaine : tu joue tant avec les champs sémantique qu'avec le rythme des phrases, la lecture est fluide et confortable, et ta maîtrise du "squelette" de l'histoire, au moins pour ce début, se perçoit si on prend du recule. A ce stade, je ne sais pas quoi t'apporter comme axe d'amélioration. Bravo à toi, j'ai hâte de lire la suite !

Enfin, et sincèrement bravo pour ça, tu nous campes en quelques chapitres 2 personnages avec des mentalités différentes et des sensibilités totalement différentes : une qui semble traverser un monde sensoriel totalement absurde et nouveau et dont le seul point fixe est son fils, l'autre qui semble englué dans un soucis des regards humains (dont le sien propre).

J'apprécie beaucoup ta plume, notamment ta manière de distiller des éléments d'ambiance sans tomber dans de longues descriptions. Tu décris une ambiance de bips et de mécaniques à l'opposé de la vie, la froideur distante de ceux qui soignent, les silences et les questions... et ça suffit pour se projeter efficacement dans un univers qu'on connait tous suffisamment pour que notre imagination fasse le reste, tout en nous transmettant le plus important : non pas ce à quoi ça ressemble réellement, mais à travers le regard de tes protagonistes.

Ok, j'en profite d'être au sixième chapitre pour faire un premier point : J'aime beaucoup la manière dont tu nous fais découvrir tes personnages à travers leur ressentis et leur priorités crue et épurée. Ça a un coté à la fois mystérieux et intriguant, et ça nous plonge au passage dans une ambiance "à vif". J'ai lu que certains n'appréciaient pas forcément cela, mais je ne partage pas leurs ressentis. Cela ne dure que les premiers chapitres et passe vite (même si le format fyctia donne l'impression du contraire) tout en étant efficacement immersif !

"J'aimerais pouvoir transmettre ma vie à mon fils, souffle après souffle, inspirer pour lui, expirer à sa place. Lui donner tout ce qui me reste, jusqu'à la dernière étincelle. Je voudrais simplement prendre sa place, mais c’est impossible. Je ne peux que l’observer, impuissante, le cœur lourd d'un combat que je ne peux mener. Il est encore si petit, si fragile. Trop jeune pour porter un poids aussi grand que celui de la vie elle-même." Ce passage est tout simplement tellement poignant tant il est à la fois pragmatique et symbolique !

Ajour 🫶🏻