Je fais une petite pause dans ma lecture mais vraiment : j'espère que tu auras pu reprendre un peu courage dans ton écriture. Elle est fabuleuse.

Oh non T___T

Le point de vue d'Edeanath nous permet de mettre le point final à la découverte de ce fameux Discours : c'est un cirque. Une totale mise en scène. Le petit peuple s'imagine que c'est l'événement politique de l'année, celui où les débats importants se jouent... et c'est comme confondre Hanouna avec l'assemblée nationale. C'est juste un show télé, avec de faux débats, car je parie que rien d'important politiquement ne s'y joue jamais. Le Ministère et le Palais prétendent s'y affronter, mais ils ne sont que les deux pôles d'un statu quo où ils s'entrenourrissent, comme le Pouvoir et l'Opposition dans un système où l'objectif n'est jamais de changer de système, uniquement de jouer aux chaises musicales avec le pouvoir. Tu décris magnifiquement cette parodie de conflit social et de débat, et l'amertume cynique et le désespoir de celle qu'on a torturée pour y participer.

J'aime aussi comment, alors que tu nous montres un personnage de la noblesse, tu ne glorifies pas cette dernière : la mère d'Eda veut pour elle une autre vie, et les seules personnes qui semblent avoir de l'empathie et apporter du soutien humain à Eda sont des gens du peuple : le pilote, la maquilleuse. Mais il y a également la princesse bleue qui semble un soutien et une figure positive, j'ai envie d'en savoir plus sur elle, ses origines. Tu as dit qu'elle venait du Sud, est-ce du coup un personnage qui est codé comme "exotique" ? Peut-être victime de racisme ? (sa peau bleue fait évidemment penser aux personnes "de couleur") Tu as évoqué des guerres, certaines sont-elles coloniales ? (moi, obsédée par la politique ? jamais de la vie....)

Là, on sort des codes de la téléréalité pour entre dans une autre horreur sociale : le monde des défilés de mode (enfin, c'est ce que je crois y déceler). Des femmes belles, érigées en icônes, en modèles, qu'on doit envier... et qui sont en réalité loin du rêve qu'elle promeuvent, victimes de mauvais traitement, de harcèlement, de privations. Parfaites de l'extérieur, brisées à l'intérieur.

Ah crotte! Ça c’est pas de bol! Mais bizarrement ça ne m’étonne pas plus que ça. D’autres avant elle ont du essayer de prendre la tangente.