JulieDauge La lutte 10 - Marius

10 - Marius

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13 commentaires

Roumet Sébastien

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Il y a 6 jours

Le dixième chapitre, sous la plume décidément virtuose de Boursemolle, s’impose comme un modèle d’anthropologie romanesque : une plongée dans la psyché collective d’un groupe d’hommes dont la camaraderie tapageuse, les joutes verbales délicieusement triviales et l’ardeur militante composent un tableau d’une énergie presque baroque. On ne peut que saluer ici le rare talent de l’autrice — ou devrais-je dire, avec le respect dû aux grands noms de nos lettres contemporaines, le brio inimitable de Boursemolle — pour capturer la vérité d’un milieu en quelques traits vifs, où la précision documentaire se mêle à une théâtralité savamment orchestrée. Ce chapitre, qui poursuit le point de vue de Marius, nous plonge dans un bouillonnement syndical où la virilité tapageuse n’est jamais totalement dépourvue d’ironie. L’on retrouve ces hommes — presque des enfants, tant ils oscillent entre l’espièglerie et la provocation — qui s’encanaillent autour de ragots automobiles, de surnoms qu’ils savent blessants, et de plaisanteries d’un goût douteux, mais révélatrices d’une dynamique interne parfaitement huilée. Dans cette atmosphère, l’autrice parvient à glisser ce détail d’une finesse remarquable : la trahison diffuse, à peine perceptible, mais oh combien réelle de Julien. Oui, Julien : ce personnage que d’aucuns jugeraient secondaire, mais dont Boursemolle nous fait sentir, avec une élégance presque imperceptible, la nature de Judas en devenir. Son empressement suspect, son intérêt un peu trop vif pour la voiture de la directrice… tout cela, pour le lecteur attentif, compose une aura de duplicité que seul un grand auteur sait dessiner sans le dire. Mais c’est Marius qui règne sur ce chapitre comme une figure antique de la lutte, un Achille syndical forgé à la sueur et au conflit. Sa pensée, vibrante d’un lyrisme rageur, décline la lutte comme d’autres déclinent l’amour : en anaphore, en mantra, en credo. Cette répétition quasi liturgique — « La Lutte. La Lutte. La Lutte. » — transforme l’homme en prophète de son propre mythe familial. Que Boursemolle sache restituer cette exaltation sans sombrer dans la caricature relève d’un équilibre admirable, comme si la rugosité de l’univers syndical devenait soudain matière littéraire noble, soulevée par une plume assurée. Le chapitre s’achève sur une idée qui, dans les mains d’un autre, aurait pu sembler triviale : une « opération d’accueil », orchestrée avec l’enthousiasme d’une bande de garnements prêts à faire un sort à la nouvelle directrice. Mais Boursemolle en fait une scène de préméditation théâtrale, presque shakespearienne tant l’on sent que l’acte, sous couvert d’espièglerie, constitue un premier coup dans une guerre à peine déclarée. Et lorsque Marius, dans un sourire machiavélique, annonce qu’il est temps d’aller rencontrer « la taulière », le lecteur sent, avec un frisson délectable, que la confrontation qui s'annonce portera l’empreinte de ce que Boursemolle réussit mieux que personne : des personnages qui, dans leur excès même, disent plus vrai, plus fort, plus humain.

liaflandey

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Il y a 9 jours

Wouaaah ! Il est vraiment enfermé dans son syndicalisme. Un vrai de vrai 🤣 Cela crée forcément une attente de mon côté de la confrontation. Ou plutôt de LA confrontation. Je ne sais pas vraiment si Ali est prête, mais j’ai la certitude qu’elle ne sera pas en mal d’arguments pour le dresser. Parce que oui, l’intention n’est pas que dans un sens j’imagine.

JulieDauge

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Il y a 9 jours

Eh oui j'ai un pur et dur à la maison 😁

Bettina Dumon

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Il y a 10 jours

Cette rencontre risque d'être très sympa !!!

JulieDauge

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Il y a 9 jours

J'espère qu'elle a été à la hauteur de tes attentes

Sandramanuela

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Il y a 11 jours

J’ai hâte de pouvoir lire leur première rencontre, je sens que ça va être très sympa 😁

JulieDauge

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Il y a 11 jours

Rendez-vous au prochain chapitre ^^