Le bleu, couleur des blessures silencieuses, a marqué Yoshi au point de le rendre presque transparent. Pour ne pas s’effondrer, il écrit dans un carnet tout ce qu’il n’arrive plus à dire : le deuil, la peur… et les sentiments interdits qu’il nourrit pour Shun, son meilleur ami d’enfance, son pilier, celui qui voit tout sans jamais poser de questions. À la fac, Yoshi croise aussi le regard de Minato, professeur de poterie taciturne dont les silences semblent étrangement familiers. Entre eux, un lien se tisse, fragile, instinctif, comme s’il existait depuis longtemps déjà. Dans son carnet, jour après jour, année après année, Yoshi raconte ce qu’il n’a jamais osé vivre à voix haute : ses blessures, ses cauchemars, son besoin de disparaître parfois, et ces deux présences qui l’empêchent de sombrer. Il y écrit le trouble de ses sentiments, les ombres qui collent à Minato, et ces coïncidences étranges qui s’accumulent autour de lui comme si leurs vies étaient liées bien avant qu’ils ne se rencontrent en cours. Les pages se noircissent, et pourtant, une lumière lente et douce commence à filtrer entre les lignes, éclaircissant peu à peu le poids de leurs cicatrices. Peut-on encore aimer quand on ne sait plus comment ressentir ? Et si quelqu’un lisait ce carnet, découvrirait-il une histoire… ou un cœur entrouvert, prêt à révéler des vérités qu’on a longtemps tenté de taire ?