Je ressens une empathie grandissante pour Lola. Elle a vraiment eu une vie pourrie dès le départ. Elle s'est endurcie bon gré mal gré parce qu'on l'y a obligé (littéralement d'après ce que j'ai compris avec son maitre d'armes). Et Dred qui n'a pas du avoir une vie facile non plus a malgré tout réussi à conserver douceur, tendresse et humanité. C'est beau de le voir craqueler sa carapace.

Cette histoire est vraiment formidable. Je suis venue pour la BAGAR, et j'ai été copieusement comblée. Mais je reste aussi pour le commentaire social de haute qualité <3 <3 <3 tu parviens à satisfaire chez moi à la fois la schlag qui kiffe les scènes d'action bien bourrines (je suis une Jean Claude Van Damme mentale et j'assume), et la grosse gauchiste insupportable qui voit de la politique partout même dans une pub pour des biscottes, et qui est capable de faire l'analyse marxiste de Réné la Taupe. Et cet équilibre narratif est beau et précieux. Ils combattent des monstres mais aussi le système, parce que les vrais monstres sont à la tête du gouvernement ! *poing levé*

Hahaha dire que je me reconnais dans ton commentaire est un euphémisme haha

Toujours dans sa dissonance cognitive, Lola fait toutes les cabrioles mentales pour justifier l'injustifiable. J'aime beaucoup cet enjeu du scénario, parce que ça fait écho à un sujet qui me passionne : l'esprit critique et la métacognition (réfléchir à ce qu'on pense). Ici, Lola est victime d'un biais qu'on appelle "escalade d'engagement". C'est le fait de s'accrocher à une croyance (ça peut être une croyance religieuse sectaire, un engagement politique, une relation toxique dont on ose pas sortir, une arnaque dont on est victime, ça peut s'appliquer à tout), parce qu'on y a investi beaucoup (d'argent, de temps, d'énergie). C'est quand on se dit "non, ça fait des années que je me suis investis dans cette croyance, j'ai fait beaucoup d'efforts, si j'en sors maintenant je vais tout perdre, tout gâcher, tout ça n'aura servi à rien". C'est exactement ce qui se passe pour Lola : elle a dû souffrir énormément pour gravir les échelons de ce système, pour être gardienne, ça lui a tant coûté qu'elle n'est pas du tout prête mentalement à réaliser qu'elle a fait tous ces sacrifices pour une cause injuste. C'est superbement écrit.

Exactement, c'est exactement ça. As tu pratiqué une incision de mon cerveau pendant que je dormais ? Je suis fascinée justement par ça, s'accrocher parce qu'on a trop donné, comme si il était impossible de changer d'avis. J'ai pas mal de personnage comme ça dans mes récits, finalement. Haha

J'adore Dred. Il a des solides notions de justice sociale et comprend l'inégalité du monde dans lequel il vit. Il me fait penser au célèbre discours de l'abbé Pierre : Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides, et qui ayant tout disent avec une bonne figure, une bonne conscience : « Nous qui avons tout, nous sommes pour la paix », je sais que je dois leur crier à ceux-là : les premiers violents, les provocateurs de toute violence, c’est vous ! (…) Mais nous ne trompons pas, il n’y a pas de violence qu’avec des armes, il y a des situations de violences.

Dred est l'homme de ma vie. Hahaha !

Ouuuuuuuuuuuuuuuu

JPP elle est tellement de droite. Sarkozy sort de ce corps.

Ahha Lola la facho.