Si ma famille fait partie du clan de sorcière le plus important d’Ecosse, je n’ai jamais été la sorcière que ma famille désirait avoir. Et pour cause, dire que la sorcellerie n’avait jamais été ma tasse de thé serait un faible euphémisme. Depuis toute petite je déteste catégoriquement toutes ces histoires de sorcières et de magie, cet univers complètement fantasque dans lequel évolue tous mes proches. Et à cela, il n’y a qu’une seule et bonne raison : malgré mes efforts et le sang de milliers de sorcières qui coule dans mes veines, je n’ai jusqu’à ce jour jamais réussi à lancer un seul sort potable. Moi, Léna Mayfills, suis la première fille sans pouvoir du clan. La première 100% humaine. Une particularité que mes consœurs, ces vieilles harpies aussi cinglées les unes que les autres, ne me laissaient jamais oublier. Voilà pourquoi je suis partie… Quitter l’écosse et me reconstruire une nouvelle vie à Paris, une vie NORMALE avec mon job de rêve et mes problèmes d’adultes NORMAUX a été la meilleure décision que j’ai prise. Pas de sorcellerie, pas de rituel farfelu ni de sacrifice répugnant. Ma vie à Paris est tout simplement parfaite. Et même faire partie de l’équipe de Gabin Peterson, mon supérieur tout aussi beau qu’horripilant, n’est qu’une partie de plaisir comparé a ce que j’ai laissé derrière moi. Voilà pourquoi, je n’aurai jamais imaginé pouvoir regretter d’être partie. Je n’aurai jamais pu imaginer que mon désir d’une vie sans magie entraînerait des conséquences aussi néfastes pour ma famille. Être « une sans-pouvoir » ne m’a jamais paru aussi dangereux. Car si j’étais celle dont personne ne se souciait jusqu’à présent, les choses ont changé au moment même où quelqu’un m’a pris pour cible.