Tu marque bien le contraste entre la fureur d’Alga après le départ de son père et son contrôle dès qu’elle fait face à sa secrétaire. Peut-être que tu peux appuyer un peu plus en accentuant son langage corporel. Les détails du quotidien au bureau apportent une touche de réalisme et d'immersion dans ton univers. Le fait qu’Alga donne son après-midi à Paola est agréable. Ca nous montre une autre facette d’Alga et nous prouve qu’elle n’est pas si froide que ça. J’aime beaucoup ton début en tout cas =)

Dans ce chapitre on sent bien toute la colère qu’elle contient et son rapport toxique à son père. Sa rage qui bouillonne derrière son masque et ses pensées renforcent bien son caractère tranchant. J’aime bien le contraste entre sa haine (“enfoiré, “crouton”) et sa maîtrise quand Paola entre. Peut-être que tu pourrais encore accentuer en ralentissant un peu le rythme quand elle refoule sa rancune, ça nous monterait encore plus sa colère. En tout cas ça confirme ma première impression, c’est vraiment le genre de personnage que j’affectionne =)

Ce chapitre est toujours aussi bien. T’arrives à garder la voix marquée du personnage, on entend presque Alga dans notre tête. ça colle parfaitement à son caractère. Et puis le duel père/fille, il est bien posé. Lui reste le patron, elle bouillonne de rage en silence, et ce rapport de domination mêlé de rancune fait tout le sel de leur relation. Ça, c’est une vraie réussite parce que ça garde la tension dramatique ^^ Autre truc que j’ai bien aimé : la manière dont elle parle de Paola. D’un côté, elle la dénigre, elle la rabaisse, la prend de haut. Mais de l’autre, elle reconnaît quand même qu’elle est indispensable. Et ce mélange de mépris et de reconnaissance, ça donne une vraie nuance à Alga. Ça montre qu’elle n’est pas qu’un bloc de froideur, elle est aussi capable de voir la valeur de ceux qui l’entourent et ça fait changement de ce que je lis en ce moment ^^(1)

Par contre, il y a un petit défaut dans ce chapitre : tu tournes souvent autour des mêmes obsessions. La haine du père, l’envie de prendre sa place, la frustration de ne pas avoir encore l’héritage… C’est puissant, mais à force de revenir dessus sans rien ajouter de nouveau, ça finit par faire un peu de surplace, de redondance. Ce serait intéressant de varier avec, par exemple, des contradictions intérieures, même un doute qu’elle refuse d’admettre, un changement dans le ton. Ça casserait le côté répétitif et ça permettrait de dynamiser le tout :) (2)

Autre point : comme dans ton premier chapitre, tu jongles entre ce qui se passe dans la tête d’Alga et une narration plus extérieure. Par exemple quand tu écris "Son visage s’illumina d’autant plus". Si tu veux rester dans sa voix à elle, ça ferait plus sens qu’on voie la scène à travers son regard et son ressenti, genre "elle affichait un sourire béat qui m’agaçait encore plus" ou "ses yeux pétillaient comme si j’avais offert un lingot d’or, pathétique". Bref, qu’on sente son ironie ou son exaspération, plutôt que d’avoir une description un peu neutre ^^ Et enfin, un dernier détail : les insultes. C’est super efficace pour donner le ton, mais quand tu les enchaînes trop, ça risque de perdre un peu de force. Si chaque pensée est "ordure", "vieux croûton", "enfoiré", à la longue ça sonne un peu répétitif. Parfois, un mot plus froid, un sarcasme bien placé, ou même un silence lourd, c'est suffisant (3)