On les dit morts. On les croit oubliés. Mais les ombres, elles, n’oublient jamais. Il existe une forêt que même les faes ne traversent plus. De grandes épines et racines mouvantes entourent les ruines d’Asrel. La légende dit que ceux qui s’y aventurent n’en reviennent pas. Ou pire, qu’ils reviennent changés. Autrefois, la Cour d’Asrel était crainte mais respectée. Une cour ténébreuse mais jamais malveillante. Jusqu’au jour où, lors de la Grande Nuit Sanglante il y a cent ans, les sept autres Cours se sont unies pour la faire tomber à nouveau. Depuis, nul n’ose prononcer son nom. Nul sauf ceux qui entendent encore ses murmures. Kaelen, prince héritier d’Asrel, a survécu lors de cette attaque. Pour protéger les siens, il a conclu un pacte interdit. Fondre son peuple dans les ombres du royaume. Ni vivants, ni morts, les faes d’Asrel rôdent maintenant invisibles sur ses terres et se manifestent par des murmures. Ils peuvent s’insinuer dans les rêves, insuffler des visions… mais ils ne peuvent plus toucher, aimer, ou exister. Jusqu’à elle. Elera, descendante d’un ancien serment liant sa lignée à celle d’Asrel, est envoyé dans la forêt d’épines pour amener la paix sur Bryndhël et les huit Cours officiellement. Officieusement elle doit détruire totalement Asrel. Seule elle peut traverser la forêt d’épines. Mais quand elle passe les ronces, elle entend les murmures. Ils lui parlent et elle peut les comprendre. Certains supplient,séduisent, et d’autres sont en colère. Et toujours, une voix revient: celle de Kaelen. “ Tu es la clef. Tu es la dette. Tu es la malédiction que ton sang a faite. Reviens-moi, Reine de l’Épine.” Mais dans la Cour d’Asrel, rien n’est réel. Pas même l’amour.