Merci pour ton retour.

Je commence ma lecture et je suis rapidement tombé sur ce passage : « Il est arrivé quelque chose d’exceptionnelle ce matin. Une chose à laquelle je ne m’attendais plus depuis des années. Depuis que Siana… Enfin, tu sais ce qui est arrivé à Siana et je ne veux plus revenir sur cet épisode douloureux de ma vie. »

Petit point rapide sur la grammaire : « quelque chose » étant neutre, « exceptionnelle » devrait être masculin (« exceptionnel »). Rien de dramatique, mais ça peut sauter aux yeux.

Sur le fond, ce passage donne une vraie impression d’urgence et de détresse. L’accumulation des effets de style, comme le pléonasme (« ne plus s’attendre » + « depuis des années ») et la répétition du prénom Siana, accentue cette sensation de trouble. J’ai l’impression que ton personnage veut attirer l’attention, peut-être se montrer plus en détresse qu’il ne l’est réellement ? Si c’est ton intention, c’est bien joué, car le flou et la tournure dramatique renforcent cet effet. Si ce n’était pas volontaire, ça vaut peut-être le coup de voir si cet effet sert bien ton récit.

En continuant ma lecture, j’ai bien compris que ton personnage est narcissique et instable. L’idée du journal est super intéressante ! Mais pour l’instant, ne le prend pas mal, il sonne plus comme un méchant de série TV caricatural que comme un vrai psychopathe inquiétant. En soi, ce n’est pas un problème, mais le suspense ne sera pas forcément le moteur de l’intrigue. L’humour et le décalage avec l’horreur peuvent très bien fonctionner.

Comme tu catégorises ton texte en thriller psychologique, je pense que tu pourrais rendre son narcissisme plus subtil et manipulateur. Cela serait plus simple narrativement. Car, actuellement, il avoue un peu trop directement ses intentions (« je veux faire d’elle ma femme », « je commence mon enquête »), alors qu’un vrai stalker fonctionnerait de manière plus insidieuse. Il faudrait peut-être plus jouer sur son autojustification et sur son obsession qui monte progressivement. Par contre, si tu réussis ton pari de nous surprendre et nous effrayer avec un personnage « cartoonesque » alors ce sera une réussite. C’est tout ce que je te souhaite.

Par contre si tu préfères une atmosphère plus sombre, il pourrait se convaincre que le destin les a réunis et qu’il doit en apprendre plus sur elle « pour son bien à elle ». La décrire jusqu’au moindre petit détail de son anatomie. Faire une diatribe sur un lobe d’oreille ou un grain de beauté. Qu’il y voit un signe divin. Qu’elle sera à lui, car lui seul pourra l’aimer à sa juste valeur. Etc…

En conclusion de ce prologue : l’idée de la lettre à lui-même a un gros potentiel, mais je me demande si ce ton dramatique est volontairement exagéré ou non ? Si c’est voulu, ça marche comme une sorte de satire et c’est assez drôle. Mais si tu veux qu’il soit vraiment terrifiant, il faudrait peut-être un peu plus de subtilité. Sauf si, bien sûr, le but est de surprendre en jouant sur le décalage entre son narcissisme extrême et l’horreur qui va suivre.

Merci pour ton aide. Je peux laisser pas mal d'erreur car j'écris souvent dans l'urgence et me relis bien trop vite. Merci pour ton point de vue fort intéressant sur ce prologue. Je ne te parlerai pas de mes intentions pour ne pas trop en dévoiler, mais j'avoue que t'es conseils ont piqué ma créativité. Je me demande même si c'est bien la bonne intention que j'ai mise ici. En tout cas ce sont de bonnes pistes pour travailler la réécriture.